dimanche 14 février 2010

Comment expliquer que l'art et la mort soient si intimement liés?


INTRODUCTION : ART ET MORT : DEUX NOTIONS LIEES DEPUIS TOUJOURS.


I - APPROCHE SEMANTIQUE DES MOTS : MORT ET ART


A - Définition de la Mort et de l'art

B - Mort, phénomène qui effraye

C - Art qui matérialise


II - PERSONNIFICATION, REPRESENTATION ET SYMBOLES QUI S'Y RAPPORTENT



A - Mythologie et religion


B - Littérature

C - Analyse du tableau de Fossey



III - REPRESENTATION PAR L'IMAGE : LA MORT AU CINEMA



A - Films anglophones


Monty Pyton : The meaning of life "The Death" (Part VII) by Terry Jones and Terry Gilliam

Corpse Bride by Tim Burton.


B - Film français

"Orphée" Extrait du Testament d'Orphée de Jean Cocteau



CONCLUSION : LA MORT, PHENOMENE INSONDABLE MATERIALISE PAR L'IMAGE.

ART ET MORT : DEUX NOTIONS LIEES DEPUIS TOUJOURS


L
' art et la mort sont deux notions proche l'une de l'autre. Les découvertes des rites funéraires sont considérées comme l'élément essentiel pour déterminer le d'éveil d'une société.

L'angoisse de la mort prend toute son ampleur chez les premiers néandertaliens (env. 8000 ans av. J-C) date à laquelle on a trouvé des tombes rudimentaires avec des colliers et des armes ayant appartenu aux défunts.
Mais, c'est l'homosapiens qui développe et perfectionne les rites funéraires. Au travers de ces rites, et plus tard des récits mythologiques, l'homme à voulu calmer ses inquiétudes en donnant une image de la mort qu'il puisse apprivoiser. On constate qu'au fil de l'évolution de la conscience, les tombes s'enrichissent d'objet d'art, de silex taillés, de figurines et de bijoux.
L'agriculture qui succède à l'élevage offre aux hommes une plus grande sécurité matérielle pour sa survie et leur permet ainsi de prendre plus de temps pour penser et créer.
L'homme peut alors exprimer sa joie ou sa peine dans l'abstraction symbolique du dessin ou de la sculpture. L'art s'ancre encore davantage dans la conscience.
Face au traumatisme qu'engendre la mort, le chaman qui est le personnage essentiel de la tribu préhistorique met en place des outils thérapeutiques afin de guérir la tristesse causée par le deuil. Pour cela, il pratique de nombreuses techniques artistiques et en particulier le dessin pour communiquer avec le monde des morts.
Au travers des rites funéraires et des récits mythologique, l'homme a voulu calmer ses inquiétudes en donnant une image de la mort qu'il puisse apprivoiser, une image rattachée à une possibilité de salut, un passage vers l'ailleurs.

APPROCHE SEMANTIQUE DES MOTS : MORT ET ART



L
a définition scientifique de la mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre. Ou encore processus d'arrêt des fonctions vitales.

Tous les êtres vivants finissent irrémédiablement par mourir à cause du phénomène de sénescence.
Dans le domaine du mythe, la mort qui suscite une crainte universelle est au coeur de toutes les philosophies et religions du monde.
Du fait de son caractère soudain et inéluctable, elle est souvent évoquée comme un personnage représenté sous forme de squelette portant un long linceul noir à capuchon. Elle est munie d'une faux qui lui permet de couper les vies et d'un sablier, symbole du temps qui passe et nous rapproche de notre propre trépas.
Cette association du temps et de la mort pouvait se lire au dessus de certains cadrans solaires : "Vulnerant omnes, ultima, necat" (toutes les heures blessent, mais seul la dernière tue).
La chanson "la mort" de Jacques BREL, de 1959, illustre avec talent la fuite du temps qui le rapproche de sa dernière heure. Quant à l'art, il est la manifestation d'une certaine liberté, d'un véritable pouvoir par lequel l'homme peut faire fi des réalités de la vie pour exprimer au travers de ses créations, toutes les fantaisies nées de son imagination.
L'art établit, inscrit dans la matière et dans l'espace, la vision intérieure d'un individu, vision qu'il a du monde réel qui l'entoure.
L'art n'est pas le monde réel, ni la tentative de représenter le réel. Sa source est uniquement l'imagination. Il est la capacité de créer une ou des images mentales originales à partir d'images déjà existantes et engrangées dans la conscience ou l'inconscient.



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'où vient l'homme ? Où va-t-il ? Afin de répondre à ces questions, le mythe va donner une forme à l'au-delà, à l'inconnu qu'est la mort.
Le mythe d'Orphée serait à l'origine d'une religion initiatique basée sur l'immortalité de l'âme et le cycle des réincarnations. Ainsi il a sans doute préparé l'avènement du christianisme.

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es premiers chrétiens dans les catacombes représentent Jésus sous les traits d'un berger, signe d'une reconnaissance de la quête d'un au-delà salvateur.
Puis, au cours du temps (entre le 13ème et 15è siècle) on passe d'une mort acceptée au sein d'un parcours chrétien
à une mort redoutée qui n'est plus que le couperet qui nous sépare à jamais de ce monde.

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e ce fait, la pensée de la mort, sans ce secours, suscite en nous bien des angoisses, d'autant que le temps qui passe inexorablement nous y conduit implacablement et que la vie et la mort sont des moments indissociables. De plus, nous sommes démunis devant cette inconnue dont nous ignorons tout. L'inconnu génère certes la curiosité mais aussi la peur. C'est sans doute pour cela que l'idée même de la mort s'est au fil du temps transformée en une simple image. On parle alors de personnification de la mort.

Le mythe est alors utilisé afin d'exprimer une vision métaphysique du monde où symbolique du monde en confrontant l'être à ce qui le dépasse et c'est alors l'imagination créatrice de l'artiste qui prend le relais.

PERSONNIFICATIONS, REPRESENTATIONS ET SYMBOLES QUI S'Y RAPPORTENT


Les premiers humains ne pouvant s'expliquer la cessation de la vie, attribuèrent ce phénomène à une puissance invisible, à une divinité cachée qui se vengeait d'une offense et qui frappait lors des combats ou dans la maladie. Dans la Bible, Dieu envoie l'ange exterminateur pour punir les coupables.La mort est généralement représentée par des personnages effrayants dont l'un des plus connus en Occident est le squelette vêtu d'une cape noire à capuchon portant une faux.Elle tient souvent dans la main un sablier qui évoque la brièveté de la vie et qui souligne son intime lien avec le temps qui passe et la vieillesse.La mort connue sous le nom de "la Grande Faucheuse" est un symbole d'origine italienne très présent dans le Moyen-âge et la Renaissance.Au Moyen-âge à la suite d'une période de peste, elle est imaginée comme un corps humain, momifié ou en décomposition qui deviendra plus tard le squelette vêtu d'une toge qui nous est familier.Cependant, la représentation de la faux remonte à l'image du Dieu Grec Chronos. Celui-ci était représenté portant un globe surmonté d'une faux. Chronos est le père des dieux de l'Olympe, dont Zeus. Cependant, pour échapper à la malédiction lancée par son père Ouranos, il décide de dévorer ses enfants. Au sixième enfant, son épouse Rhéa, lassée de ses infanticides lui donne une pierre à manger à la place de l'enfant : Zeus. Ce dernier combat son père et en le frappant au ventre lui fait "vomir" les autres enfants, qui le renverseront plus tard. Exilé sur terre, en qualité de simple mortel, il fonde une communauté agricole désignée par les anciens sous le nom d'Age d'Or. De là viendrait l'attribut de la faux, outil qui symbolise les récoltes, et de cette manière, les saisons qui rythment l'existence que Chronos a cru pouvoir maitriser.Il est à remarquer qu'en Irlande Donn, le Dieu de la mort est aussi la source de toute vie.

Représentation
du dieu Chronos

La couleur associée à la mort en occident est le noir, le blanc en orient.
Le crâne est aussi un symbole de la mort "to be or not to be", phrase culte du théâtre extrait de Hamlet de William Shakespeare qui pose la question du sommeil, de la mort.
I
l se trouve au sommet du squelette. C'est la partie impérissable du corps. Il est le siège de l'âme, de la conscience et de l'esprit.Le Golgotha, mont du crâne, est la colline pelée et chauve où fut crucifié Jésus.Selon la tradition, il s'agit de la tombe d'Adam, le premier homme. Joseph D'Arimathie offrit au Christ son propre sépulcre ; ainsi le Nouvel Adam put renaître le troisième jour.
On retrouve les symboles de Golgotha dans la grotte où Marie-Madeleine finit sa vie. La croix est l'arbre de vie qui pousse du crâne d'Adam. Le Christ est le Nouvel Adam qui s'unit à la nouvelle Eve.


Icône Russe du XVIIeme siècle
Golgotha: au pied de la croix, le crâne d'Adam

Le crâne est souvent associé aux vanités de l'existence et du genre humain. Ces vanités illustrent de façon symbolique le thème philosophique de l'impermanence de l'homme. Il est aussi associé à des natures mortes qui représentent l'inéluctabilité de la mort, la futilité des plaisirs et la fragilité des biens terrestres.

Autoportrait et vanités - David Bailly (1620)

La lune est un symbole des rythmes biologiques : astre qui croît, décroît et disparait dont la vie est soumise à la loi universelle du devenir, de la naissance et de la mort. Elle contrôle tous les plans cosmiques régis par la loi du devenir cyclique : eaux, pluies, végétation, fertilité...
Pendant trois nuits, chaque mois lunaire, elle est comme morte, elle a disparu, puis elle réapparait et grandit en éclat. C'est à partir de ce phénomène que la lune devient pour l'homme le symbole de ce passage de la vie à la mort et de la mort à la vie.


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e nombreux auteurs dont Pierre de Ronsard au XVIeme siècle ont écrit de très beaux textes, qui tous ont traduit la fuite du temps qui passe et conduit inéluctablement à cette inconnue qui est la mort. Dans "Sonnet à Marie",
Pierre de Ronsard utilise la symbolique de la fleur pour évoquer la fragilité de la vie humaine. Et bien plus tard, XXème siècle, Françoise Hardy dans sa chanson "Mon amie la Rose", reprendra ce thème :


Sonnet à Marie - Pierre de Ronsard

Je vous envoie un bouquet, que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanies,
Qui ne les eut à ces vêpres cueillies,
Tombées à terre elles fussent demain.

Cela vous soit un exemple certain,
Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,
En peu de temps, seront toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.

Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame,

Et des amours, desquelles nous parlons
Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle :
Donc, aimez-moi, cependant qu'êtes belle.


Mon amie la Rose - Françoise Hardy
Cliquez

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
A l'aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille

Pourtant j'étais très belle
Oui j'étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
Vois le dieu qui m'a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J'ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus

Tu m'admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain.

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Est morte ce matin
La lune cette nuit
A veillé mon amie
Moi en rêve j'ai vu
Eblouissante et nue
Son âme qui dansait
Bien au-delà des nues
Et qui me souriait

Crois celui qui peut croire
Moi, j'ai besoin d'espoir
Sinon je ne suis rien

Ou bien si peu de chose
C'est mon amie la rose
Qui l'a dit hier matin.

Il nous faut à présent analyser ces textes afin de comprendre pourquoi nous les avons mis en parallèle. En effet, si nous sommes partis du constat suivant : Ronsard au XVIeme siècle comme Françoise Hardy au XXeme ont pris pour fil conducteur à quatre siècles d'intervalle, la fragilité des fleurs pour signifier celle de la vie, c'est que nous voulions démontrer ce qu'il y a d'éternel, d'immuable dans
la façon d'aborder certains aspects inhérents à la condition humaine.



  • Analyse du "Sonnet à Marie" de Pierre de Ronsard:
Dans ce poème, Pierre de Ronsard associe la brièveté de la vie à la beauté des fleurs qui ne dure qu'un temps.

vers 1 à 4 : envoi du bouquet
vers 5 à 13 : le poète souligne le temps qui passe et nous conduit au trépas.
vers 17 : seul le moment présent compte

vers 1 à 4 : "épanies" les fleurs sont à l'apogée de leur beauté, ce qui suggère déjà leur déclin imminent.
vers 5 à 13 : "fleuries"et "flêtries" au vers 6 et 7 soulignent que l'épanouissement est intimement lié avec la mort.
vers 8 : "périront" fait écho au mot "chutes" ce qui donne l'idée d'obsession de la mort
"tout soudain" signifie que le déclin est proche
vers 10 : la répétition, "le temps s'en va" donne l'idée de l'accélération
vers 11 : "las" évoque les regrets du poète face au départ
vers 12 : "et tôt" reprend l'idée de soudaineté et de brièveté.
"étendus sous la lame" métaphore qui signifie la mort.
vers 14 : ce dernier vers est un conseil, il souligne bien la fragilité de la vie et l'urgence de la situation et invite ainsi la destinataire du poème à jouir de la vie tant qu'il en est temps.

  • Analyse de "Mon amie la rose" de F.Hardy :
Cette chanson reprend le thème de la hantise du temps qui passe et de la brièveté de la vie.
Dans chacun des couplets un leitmotiv revient "on est bien peu de chose et mon amie la rose me l'a dit ce matin", ce qui souligne le caractère de la fragilité de la vie.


1) dans le premier couplet, on reprend l'idée de la naissance suivie de la vieillesse.
2) dans le deuxième, on associe la création et la mort "le dieu qui m'a faite" vers 16 et "déjà, je ne suis plus" vers 23.
3) dans le troisième, on met en scène la mort et l'immortalité de l'âme.

On pourrait assimiler cette chanson à une balade, car elle est structurée comme un poème de trois strophes et d'un envoi vers 37 à 39

vers 6 : "je me suis épanouie" elle est au summum de sa beauté
vers 3 : "à l'aurore" "je suis née" associés à vers 9 et 10 "fermée la nuit" "je me suis réveillée vieille" montre bien la brièveté de la vie.
vers 11 : "pourtant" adverbe de temps qui montre l'étonnement teinté de regret
vers 11 et 12 : répétition de "belle" plus le superlatif "très" suivi de "oui" soulignent l'incompréhension.

La vie de la femme est comparée à celle d'une rose afin d'en souligner la fragilité.
vers 18 : "me fait" souligne le caractère inéluctable du déclin qui échappe à la volonté humaine. La résistance est inutile.
vers 18 et 20 : la répétition du vers donne l'idée de vertige, de malaise, et d'imminence de la situation.
vers 22 : association du nom commun "tombe" au verbe tomber conjugué au présent accentue la chute et donne toute son intensité au mouvement qui conduit l'être à son trépas.
vers 23 : "déjà", adverbe de temps qui signifie le regret, il reprend l'idée que la vie est très courte. Idée que tout bascule, ce n'est plus la fuite du temps, mais le temps est passé.
vers 24 : "hier" fait écho au vers 3, "ce matin" ce contraste souligne lui aussi la fuite du temps.
vers 25 : "poussière" idée de finitude, d'accomplissement
vers 26 : "pour toujours" donne une idée d'éternité.
La promiscuité "d'hier et de "demain" provoque une sorte de tournis, de malaise.
vers 29 : "morte"c'est la première et unique fois que le mot est prononcé clairement
vers 32 : "moi", "j'ai" l'auteur donne son témoignage
vers 33 : "éblouissante" renvoie à vers 34 "son âme" par opposition avec "vieille"
vers 10 : "et j'étais la plus belle" vers 12. Ce rapprochement met en parallèle physique qui est périssable et celle de l'âme qui est éternelle.
vers 34 : "dansait" en opposition avec "courber" vers 18.
Le verbe danser est comme une délivrance face à la tournure "me fait courber" qui implique la soumission.
vers 36 : "souriait" renvoie à "heureuse" vers 7 le temps de la jeunesse. Le mouvement reprend celui du cycle des saisons et souligne l'idée de vie sans fin. Cela renvoie au vers 39 "j'ai besoin d'espoir"
vers 37 à 39 : un message d'espoir, le mot est clairement dit au vers 38, sans lui la vie ne serait pas possible vers 39.
L'auteur a besoin de cette image rassurante pour continuer le chemin. Cette image est rattachée au passage vers l'ailleurs. L'auteur veut nous la faire partager.
vers 37 : "crois" "croire" insistance de la confiance dans le meilleur, ce vers est en opposition avec le vers 25 "et je serai poussière".
C'est la confiance et l'espoir qui font que l'on existe vers 39 "sinon je ne suis rien".


However, each author has his own manner to approach the subjects and exprimes his sensibilities, his inner concept of his relationship with the others at the life. It's the case of Shakespeare in the sonnet 18 :

Shall I compare thee to a summer's day?
Thou art more lovely and more temperate:
Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date:
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimm'd;
And every fair from fair sometime declines,
By chance or nature's changing course untrimm'd;
But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou owest;
Nor shall Death brag thou wander'st in his shade,
When in eternal lines to time thou growest:
So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this and this gives life to thee.


  • Analysis of Shakespeare's Sonnet 18 :
Shakespeare uses the description of nature.
In the first quatrain, line 8, begins his comparison between the young man and nature by comparing the young man with a summer day (l.1).
This picture suggests illumination, brillance, light and all things associated with the sun as the source of all these things (l.5).

But the youth is more perfect than the beauty of a summer day (l.12).

Shakespeare shows all the imperfections of summer, beginning with the rough wind of may which disturbs the darling's buds (l.3).
It's perhaps a good time but it's important to realize that it's only a moment of the year (l.4).

This comparison implies the youth's beauty last year long, there 's no limit on it and there is no time clock ticking to end it. The question of time is very important in the poem.

His personification of the sun lends a hand to the comparison. The sun's golden complexion will never be finished (l.5-6).

There is a great power in the comparison of the youth to the sun.

For Shakespeare death isn't a end, it's beginning. Love is like a summer day.
Death has no existence. Time is deathless.
Love has no end, the life has one.
As long as the poet will be read, his maker will not die. His muse also is never lasting by the poet. Then the death is a beginning, not a end. The true beauty stays in the memory for ever. Time is deathless, the beauty too. It goes on beyond the death.



Des auteurs compositeurs modernes, tels que Jacques Brel ou Françoise Hardy des siècles plus tard, n'ont toujours pas trouvé une autre approche de la mort, leurs questions, restent toujours sans réponses. Ils se demandent toujours qui est la mort et à quoi elle peut bien ressembler et face à leurs angoisses, leur seule certitudes est que seul l'espoir d'un au-delà qui les aide à vivre : "
Crois celui qui peut croire, Moi, j'ai besoin d'espoir, sinon je ne suis rien" (F.Hardy).
L'impact de l'art sur la mort est le besoin de matérialisé cet idée.
Ce phénomène prend toute sa signification dans la chanson de Brel, "La Mort", pour qui contre toute attente, il est essentiel de savoir "qui y a- t- il derrière la porte ?"
Cette chanson pose toutes les questions de son auteur sur la mort mais en l'écoutant il est possible que nous nous posons les mêmes :


La Mort - Jacques Brel

Cliquez

La mort m'attend comme une vieille fille
Au rendez-vous de la faucille
Pour mieux cueillir le temps qui passe
La mort m'attend comme une princesse
A l'enterrement de ma jeunesse
Pour mieux pleurer le temps qui passe
La mort m'attend comme Carabosse
A l'incendie de nos noces
Pour mieux rire du temps qui passe

Mais qu'y a-t-il derrière la porte
Et qui m'attend déjà ?
Ange ou démon qu'importe
Au devant de la porte il y a toi

La mort attend sous l'oreiller
Que j'oublie de me réveiller
Pour mieux glacer le temps qui passe
La mort attend que mes amis
Me viennent voir en pleine nuit
Pour mieux se dire que le temps passe
La mort m'attend dans tes mains claires
Qui devront fermer mes paupières
Pour mieux quitter le temps qui passe

Mais qu'y a-t-il derrière la porte
Et qui m'attend déjà ?
Ange ou démon qu'importe
Au devant de la porte il y a toi

La mort m'attend aux dernières feuilles
De l'arbre qui f'ra mon cercueil
Pour mieux clouer le temps qui passe
La mort m'attend dans les lilas
Qu'un fossoyeur lancera sur moi
Pour mieux fleurir le temps qui passe
La mort m'attend dans un grand lit
Tendu aux toiles de l'oubli
Pour mieux fermer le temps qui passe

Mais qu'y a-t-il derrière la porte
Et qui m'attend déjà ?
Ange ou démon qu'importe
Au devant de la porte il y a toi



  • Analyse de "La Mort" de Jacques Brel :
Tout au long du texte, la mort attend le poète, c'est le leitmotiv conducteur.

Vers 1 "vieille fille" personnification " la mort m'attend" anaphore qui martèle le texte (v. 1, 4, 7).
Verbe attendre, répétition associée à la mort ce qui en souligne le caractère incontournable.

Vers 4 "princesse" personnification.

Vers 7 "Carabosse", personnage de conte en opposition avec le mot princesse.

Vers 6 "pleurer".

Vers 9 "rire": faut-il rire ou pleurer? Qui est la mort? Quelle est son image? Ces trois comparaison, ces trois métaphores corroborent l'idée d'inconnue, d'ailleurs le refrain est là pour le souligner.

Vers 10 à 13 Brel pose directement la question.

Vers 14 à 16 l'attente patiente de la mort est avec le temps qui passe l'idée récurrente du texte.

Vers 20 "mains claires" par opposition du vers 18 " pleine nuit", déroute une fois de plus l'auditeur et pose une fois de plus la question qui est la mort? Quand vient-elle nous chercher? en pleine nuit ou près de ceux qu'on aime.
Dans le refrain "qui m'attend" relate la destinée fatale de chacun, de cela au moins on est certain.

Vers 27 "dernières feuilles" annonce l'hiver.

Vers 28 "arbre" synonyme de vie renvoie à "f'ra" qui est le futur pour aboutir au "cercueil" qui signifie la mort. L'homme est soumis aux mêmes lois que la nature, tout ce qui est vivant est destiné à mourir.

Vers 30 "les lilas" on meurt même en été, la mort n'a pas de prédilection quant à son moment de frapper.

Vers 34 "toile de l'oubli" : la mort rattachée à l'oubli.

Champ lexical de la mort :

Vers 2 "faucille" symbole rattachée à la mort.
Vers 5 "enterrement"
Vers 28 "cercueil"
Vers 31 "fossoyeur".

Le temps qui passe est associé chaque fois à un verbe :

Vers 3 "cueillir" : récolte
Vers 6 "pleurer" : nostalgie
Vers 9 "rire" : passer outre pour supporter
Vers 16 "glacer" : froid qui paralyse
Vers 22 " quitter" : passage pour ailleurs
Vers 29 "clouer" : arrêter le temps sur Terre. Le cercueil fermé.
Vers 32 " fleurir" : association vie/mort.
Vers 35 "fermer" : tout est advenu, tout est terminé.

Conjonction de coordination "mais" insistance afin de savoir.

La mort est présentée comme un passage : "la porte" (Vers 13, 26, 38).
Ce texte est une quête afin de savoir qui est réellement la mort. Elle est imaginée sous plusieurs formes. Mais ce qui est important pour l'auteur, c'est la vie dans laquelle elle est ancrée, c'est le présent "au devant de la porte il y a toi" (Vers 13, 26, 39).


Les mots, les notes de musique nous délivrent leur message, nous font découvrir le sens caché des choses. C'est ce même chemin, par d'autres moyens, que la peinture nous invite à prendre à présent.
Car ce n'est pas seulement avec les mots que l'on peut exprimer les sentiments, les craintes et les attentes. Le peintre peut lui aussi par le jeu des couleurs, des lumières et des contrastes sur la toile nous "dire" sa vision, son approche de la vie,de la mort et du temps qui passe.
Grand Prix de Rome en 1924, cette peinture est la représentation allégorique des âges de la vie d'une femme. C'est la lumière, vivante, furtive puis mourante qui donne sa dimension à la toile. L'artiste évoque la vie à la fois humaine et végétale qui va décroissant au fur et à mesure que l'on s'approche du seuil de l'existence. La lumière suit une courbe marquée par le visage de chacune des femmes.
Le tableau se compose de quatre parties :

1) Paysage clair et lumineux, c'est l'aube, le soleil se lève. Les angelots sont des enfants qui tiennent des oiseaux dans leur main, probablement des colombes blanches, symbole chrétien, la résurrection du Christ. La végétation est luxuriante, au premier plan l'arbre est en fleurs, des roses blanches, symbole païen qui souligne la fragilité de la vie.
La première femme est vêtue de blanc et de vert, elle est parée d'une guirlande de fleurs blanches et roses.

2) Sur un pan de mur, assise dans le centre, il y a une deuxième femme, vêtue d'ocre et de vert, aux couleurs de l'été à son apogée. Elle tient une serpe (petite faux à la main, et ses pieds reposent sur une gerbe de blés coupés (la moisson). Un de ses seins est dévêtu, très probablement pour souligner le caractère prolifique de la saison à laquelle elle est associée.

3) Une autre femme se tient contre un arbre mort, elle est vêtue de blanc et de pourpre aux couleurs de l'automne, son visage est dans une demi-obscurité et la lumière décline. Les feuilles qui tombent sont le symbole même de la saison qu'elles représentent : l'automne.

4) Enfin, une femme est assise dans l'ombre, ce n'est plus qu'une silhouette. La végétation est noyée dans l'ombre, la seule lumière qui éclaire cette partie est celle du soleil couchant, celle du soleil froid de l'hiver.
Ce qu'il y a de particulier dans le tableau, c'est que notre regard peut voyager de l'ombre à la lumière, dans une ronde sans fin comme le cycle des saisons, le cycle de la vie.

Cependant, la peinture représente une image figée et bien qu'elle puisse communiquer au spectateur les sentiments de l'artiste, elle ne peut comme le cinéma rendre cette idée de vie et de mouvement qui n'appartient qu'à lui.

REPRESENTATION PAR L'IMAGE : LA MORT AU CINEMA


"Si la mort est un thème maintes fois exploité en littérature et au cinéma, c'est qu'elle est avant tout une image" Gaston Bachelard.
Aujourd'hui, l'audiovisuel envahit notre vie et influence nos raisonnements et notre réflexion, alors qui peut mieux que le cinéma, dont la racine grecque "kinésis" signifie mouvement, pouvait s'intéresser de près à la mort si étroitement liée à la vie.
"Puisqu'il avait voulu imiter le mouvement de la vie, il était normal, il était logique, que l'industrie du film se soit d'abord vendue à l'industrie de la mort" Jean-Luc Godard.
Si le cinéma peut capturer le passage du temps, il peut filmer le passage de la vie à la mort grâce à la puissance de l'illusion. Il ne peut filmer la mort visible comme telle, seulement les signes extérieurs (plaies, chutes...) qui entraînent le décès. Cette façon de domestiquer la mort parait satisfaire notre curiosité, ce qui expliquerait l'engouement pour les films catastrophe avec accident spectaculaire.

The films at a time funny and morbid could have a function of
outlet, for example, with the Monty Python and The meaning of life (Death - Part VII), a sketch comedy realised in 1983.
This part opens with a funeral setup :
A group of people in an isolated country house are visited by the Reaper. Not knowing who she is, the guests spend a lot of time arguing with her before being persuaded that it is, when she says: " I have come for you, you are death, now shut up and follow me".
Then they die, their soul gets up and follows death and leave while chatting and enter an other dimension.
At the end of this extract, one of women concludes : " The meaning of life" and says : "try and be nice to people, avoid eating fat, read a good book [...] and try to live together in peace and harmony with people of all creeds and nati
ons".


Monty Python "the meaning of life". Part VII - Death



Others films such as "Corpse Bride" by Tim Burton
have a poetic approach of death, as if it was a transition with a great interaction between the living's world and the hereafter .
Otherwise the extract at the end of this film pic
ks up an old greek symbol, the butterfly.


Extract from "Corpse Bride", the Emily's transformation
in a swarm of butterflies.


"Corpse Bride" is a fantasy animation directed by Mike Johnson and Tim Burton.
It is based on a 19th century Russian folktale version of an older Jewish story.
The film tells the story of Victor meets to marry to the love of his life, Victoria and which after a misunderstanding, meets to marry the Emily's corpse, a very kind girl.
She loves him and Victor feels sympathy for her but he cannot forget his love who's in the living's world.
Although she love him, Emily lets Victor leave. He finds his betrothed and the land of the living.
Then, the young girl's body soars like a thick cloud of butterflies in the sky.

This movie is an example of "death-passing" dear to Tim Burton. For him, death is not tragic and the hereafter is not the enemy of the living.
Feelings don't die, love remains.
The beauty of design translated this message in poetic way.


La représentation du passage de l'immortalité de l'âme et la fuite de la vie était chez les Grecs exprimée par la figure d'un papillon sortant de la bouche du défunt ou voltigeant au dessus de sa tombe.Le symbole du papillon se retrouve chez le Dieu Grec Thanatos, le fils de la nuit et le frère du sommeil dont les attributs sont : la faux, l'urne et le papillon.

La technique du cinéma permet de nous montrer une vision poétique de la "mort passage" comme c'est le cas dans le film "Orphée" de Jean Cocteau tourné en 1950. Jean Cocteau y fait dire à son personnage Heurtebise (qui est l'ange de la mort) "les miroirs sont des portes par laquelle la mort va et vient". Ces miroirs que traversent les personnages pour s'enfoncer dans la "zone" indiquent que le poète doit nécessairement subir plusieurs morts successives pour renaître sous une autre forme. Orphée symbolise ici la puissance de la poésie et du langage car le poète créateur comme Orphée doit franchir les limites de la mort, se perdre lui-même afin de renaître de ses épreuves, de ses errances. La mort ici n'est pas considérée comme "non-existence", mais bien comme un passage.


  • Mythe grec
La légende d'Orphée, une des plus obscures de la mythologie grecque, est liée à la religion des mystères ainsi qu'à une littérature sacrée. Aède mythique de Thrace, fils du roi Oeagre et de la muse Calliope, il savait par les accents de sa lyre charmer les animaux sauvages et parvenait à émouvoir les être inanimés. Il fut comblé de dons multiples par Apollon et l'on raconte qu'il rajouta deux cordes à la traditionnelle lyre a sept cordes que lui donna le Dieu, en hommage aux neuf muses, protectrices des arts et des lettres auxquelles appartenaient sa mère.

Orphée ramenant Eurydice des enfers
, par Jean-Baptiste Corot



Sa femme Eurydice, lors de leur mariage fut mordue au mollet par un serpent. Elle mourut et descendit au royaume des enfers. Orphée put, après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère, approcher le dieu Hadès. Il parvint grâce à sa musique, à le faire fléchir, et put repartir avec sa bien-aimée à la condition qu'elle le suivrait et qu'il ne se retournerait, ni ne lui parlerait, tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Mais, au moment de sortir des enfers, Orphée, inquiet de son silence, ne put s'empêcher de se retourner vers Eurydice et celle-ci fut aspirée définitivement par le monde souterrain de la mort.
Orphée se montra inconsolable et les bacchantes en éprouvèrent un vif dépit et le déchiquetèrent. Sa tête, jetée dans le fleuve Hébros, accosta sur les rivages de l'île de Lesbos, terre de la Poésie.


  • Synopsis
ORPHEE FILM 1950

Au cours d'une bagarre à la terrasse d'un café, le célèbre poète Orphée assiste à un accident de la circulation qui coûte la vie à un jeune poète, Cégeste qui meurt renversé par deux motards. La princesse, La Mort (Maria Casarès) emporte le corps dans sa Rolls conduite par Heurtebise, son valet (François Périer). Elle emmène aussi Orphée.
Ils arrivent dans une maison abandonnée où la Princesse ranime Cégeste qui la salue comme étant la mort, et lui promet obéissance. Puis, ils disparaissent dans un miroir. Orphée reste interloqué, il veut les suivre mais tombe inanimé.
Heurtebise le ramène chez lui avec la Rolls. La femme d'Orphée Eurydice (Marie Déa) est enceinte, elle est très inquiète de la disparition de son mari. Alors que ce dernier préfère rester dans la voiture et capter des messages poétiques et très étranges écrits par Cégeste.
Pendant ce temps, Eurydice est à son tour tuée par la princesse jalouse qui pénètre dans le miroir de sa chambre, pour l'emporter dans le royaume des morts.
Heurtebise proteste et accuse la princesse d'agir sans ordre et de n'obéir qu'à l'amour qu'elle porte à Orphée. Il aide à traverser le miroir, afin qu'il puisse témoigner au tribunal de l'au-delà. Ce dernier condamne la princesse et autorise Orphée à ramener Eurydice chez les vivants à condition qu'il ne pose plus jamais les yeux sur elle. Mais Eurydice croise accidentellement le regard d'Orphée dans le rétroviseur de la Rolls et retourne aussitôt dans de royaume des morts. A ce moment là, un groupe d'artistes, les Bacchantes, fait irruption chez Orphée en l'accusant de voler les œuvres de Cégeste. Une bagarre éclate, Orphée est blessé mortellement.Il se retrouve chez les morts.Orphée avoue son amour pour la princesse et celle-ci s'allie à Heurtebise pour le renvoyer chez les vivants, il y retrouve Eurydice. Heurtebise qui est amoureux Eurydice et la princesse sont condamnés pour haute trahison par le tribunal de l'au-delà.


  • Analyse du film
Ce film exploite le thème de l'amour et de la mort. Orphée y utilise les références à la culture grecque. En effet, des miroirs ont été retrouvés dans les tombes, ils étaient destinés "à faire revivre" le visage du défunt et à éclairer les ténèbres de l'au-delà pour ceux qui ne jouissaient plus de la lumière du soleil. Symboliquement, il s'agit de faire survivre la lumière contre les forces des ténèbres. Il utilise aussi les références culturelles antiques du théâtre grec auxquelles il mêle l'esthétisme du roman et du feuilleton populaire.
Une magie se dégage de cette œuvre. Orphée est le dernier volet du Testament d'Orphée qui comprend 7 films.
C'est l'occasion d'un voyage dans un imaginaire onirique aux antipodes du réalisme de la majorité des films français de l'époque.
Il repose sur une ré-interprétation et une relecture personnelle des mythes et symboles antiques. En particulier, l'histoire du personnage d'Orphée, incarnation du poète qui traverse le monde des morts pour retrouver sa bien-aimée Eurydice.
C'est un film d'art et d'essai, à la fois surréaliste et romantique. La traversée des miroirs et du temps sont révélateurs du moi enfoui, enfin la succession des morts et des résurrections du poète qui tel le Phœnix, renait sans cesse de ses cendres.
Les gants de caoutchouc permettent de traverser le miroir, les carrières de pierres figurant l'enfer, la surface des miroirs se muant en eau par simple contact des mains sont autant de moyens techniques et esthétiques qui font que ce film est un voyage initiatique au cœur d'une œuvre symbolique, poétique et fantasmagorique majeure, qui nous fait voir que "le cinéma est une encre de lumière", héritier de la peinture, mais ouvert sur la profondeur, sur la 3ème dimension, sur l'animation.


Passage d'Orphée au travers du miroir avec Heurtebise


Le poète survit à son œuvre Orphée comme le poète franchit les espaces interdits, franchit les frontières.
Le poète échappe ainsi à l'oubli, forme ultime de non-existence qui ne s'accomplit que lorsque une personne disparaît même du souvenir.
Montaigne lui aussi a écrit la mort passage. Il écrivait dans ses essais (3-12.1639-1055) "la défaillance d'une vie est le passage à mille autres vies" ou encore "le même passage que vous fîtes de la mort à la vie, sans passion et sans frayeur, refaites le de la vie à la mort" (1-19-/20) ou bien "la mort se mêle et se confond partout à notre vie" (3-12-1718-1102).
Si comme on nous le dit, la mort est un passage, elle ne signifie pas le néant, elle n'est pas tragique, elle n'est pas négative.

L'artiste peut donner l'illusion que la vie se fige un instant. Le cinéaste peut mettre en scène un moment de vie. Mais cela reste une création de l'homme, une vision réduite plus ou moins figée voire statique.
La perception si réaliste qu'elle soit, est celle d'un instant, elle n'est donc pas la réalité. Cependant, c'est le cinéma qui se rapproche le plus de la réalité, car il représente l'idée même du mouvement, et la notion du temps qui passe.

LA MORT, PHENOMENE INSONDABLE MATERIALISE PAR L'IMAGE


Il est à noter que pratiquement toutes les représentations de la mort ne sont que des "morts passage". Car, si la vie nous mène à la mort, la mort nous ramène à la vie. Ainsi, dans cette image de "mort passage" au travers des générations, le processus de vie continue. Dès lors, la mort n'est plus une négation de la vie, mais l'étape d'un chemin par lequel elle se poursuit. ".... la mort fauche sans relâche. Mais malgré cela, oui comme s'il n'en était nullement ainsi, tout est toujours présent en son lieu et à sa place, comme si rien n'était périssable. En tout temps la plante verdit, l'insecte bourdonne, l'animal et l'homme subsistent dans leur indestructible jeunesse et nous retrouvons chaque été les cerises déjà mille fois dégustées". Cette phrase de Shopenhauer, philosophe allemand (1788-1860) illustre cette représentation.
La faux qui sert à faucher le blé était le symbole des récoltes et par delà celui des saisons qui rythment notre existence comme une ronde sans fin (cf analyse du tableau de Fossey).
Le crâne, s'il est le symbole du siège de la connaissance, de l'esprit devient un symbole chrétien très fort de la vie, si on lui associe l'histoire de la mort de Jésus sur le mont Golgotha
(qui signifie "crâne "en hébreu) mort de Jésus qui rachète le pêché du monde et qui conduit l'humanité au Salut Eternel.
Le papillon, de nombreuses cultures, dont la nôtre ont établi un parallèle entre cet insecte qui émerge dans toute sa splendeur de la
chrysalide sombre et l'âme qui abandonne le corps après la mort. Certaines peintures représentent le Christ enfant tenant un papillon dans la main.

Toutes ces représentations, toutes ces images, malgré le côté de laideur qu'elles
peuvent présenter, car elles reflètent la peur de la mort, portent en elles l'espoir qui nous permet d'avancer et de vivre.
Car ainsi, l'homme n'ayant aucune expérience concrète de la mort pour référence, sinon que ce moment correspond à la fin de la vie, pour lui donner un sens doit alors la définir, la dire, la nommer. Comment mieux le faire que par l'image, la métaphore, la représentation graphique ?
Ainsi, la mort, phénomène mystérieux et insondable, si abstrait devient image, image symbolique plus parlante à l'homme qui pense en fait à elle en se la représentant, en la visualisant, en l'exprimant.

De ce fait, la mort devient un thème de prédilection pour l'art, car il permet de donner libre cours à l'imagination de l'artiste et à l'interprétation du spectateur.